Après plusieurs années d’attente depuis son annonce, ça y est, la DS9 est officiellement dévoilée ! Après n’avoir lancée que des SUV ces dernières années, DS Automobiles se décide enfin à proposer une berline routière. Ou une berline représentant le »haut de gamme » français, quand bien même elle sera construite en Chine. Reste que la DS9 est tout de même proposé, alors que ce type de carrosserie a énormément du mal à se vendre, surtout quand le modèle en question mesure près de 5 mètres. C’est pour ça que DS compte avant tout sur le marché chinois, friand de ce type de modèle. Une mission compliquée pour une marque qui a du mal à s’y imposer.
C’est d’ailleurs l’occasion de proposer, en France, enfin une berline haut de gamme comme il se devait. Jusque-là, la dernière était la Citroën C6 qui s’est arrêté en 2012 faute de succès. De manière générale, le segment n’a pas connu un gros succès à cause des tarifs trop élevés et une proposition allemande privilégiée.
Ainsi, DS propose une DS9 qui reprend les codes allemands. On a notamment la grosse calandre, qui est un mélange de ce que l’on trouve chez Audi et Lexus, mais que DS adoptait déjà depuis la DS7 Crossback. L’arrière, quant à lui, fait BMW. Va t-elle séduire le public français ?
Une berline routière qui aura du travail
En attendant, intéressons-nous de plus près à ce modèle. La DS9 est donc une berline « haut de gamme » mais qui concurrence les Audi A6, BMW Série 5 et Mercedes Classe E. Autrement dit, le segment E qui est généralement proposé aux alentours de 50 000€. La DS9 commencera ses tarifs à 39 000€ environ, bien qu’officiellement, rien n’a été annoncé à ce niveau.
Pour proposer une berline routière française tout en maîtrisant les coûts, DS ne s’est pas pris la tête. Il s’agit grosso-modo d’une 508L recarrossé, avec les codes stylistiques de la marque. Au final, on a quand même une proposition différente, et en France, on n’a pas une 508 qui fait près de 5 mètres donc au final, les deux véhicules ne se cannibalisent pas.
Toujours au niveau de la maîtrise des coûts, l’intérieur est exactement celui de la DS7 Crossback mais dans un sens, ça ne m’étonne pas qu’ils la reprennent. Cet intérieur a son succès, plaît aux possesseurs de la DS7, donc c’est tout naturellement qu’il est repris pour la DS9. En tout cas, ça ne me gêne pas. Surtout quand l’intérieur est entièrement recouvert de cuir. On dirait qu’il n’y a absolument aucun plastique.
Le design extérieur
Au niveau du design extérieur, la DS9 fait statutaire. On va commencer par ça. Je sais que lorsque je serai amené à la croiser, elle fera tourner les têtes. Qu’on aime ou pas, les codes stylistiques qu’elle reprend marchent bien sur une berline, donc le soucis ne se pose pas. Pour le coup, DS a réussi à proposer une berline routière qui en a de la gueule. Maintenant, si on se focalise sur les détails, c’est autre chose.
La calandre est trop chargée. Déjà, comme pour les autres modèles, je trouve que la taille du logo DS est bizarre et c’est ce qui donne cette impression de chinoiserie. J’aurai préféré qu’elle ait la même taille que le logo DS présent sur les DS3-4-5 de 2016 par exemple. La bande chromée sur le capot, chose que tout le monde a remarqué, remplit bien son rôle en ce sens. Là encore, beaucoup n’aiment pas mais il faut le dire : Aucun constructeur ne l’a fait avant. On ne pourra pas dire que DS a copié chez les autres. Maintenant, il est vrai que ça fait bizarre voire « too much », mais je pense qu’à terme, on s’y habitue. J’attends surtout de voir ce que ça va donner en vrai.
Concernant la signature LED, on sent que chez DS, on cherche encore. A ce niveau-là, autant ne pas en mettre même si ce n’est pas si dérangeant que ça, au demeurant. La plupart des éléments sont repris de la DS7 Crossback, donc il n’y a pas réellement de surprise à ce niveau. Mais au final, le résultat est bon. Mieux que ce à quoi je m’attendais, moi qui, de base, ne comptait pas parler de cette berline avant un moment.
L’équipement et l’espace à bord
Au niveau des équipements, la berline est à niveau, mais ne propose rien de révolutionnaire. Elle propose des suspensions pilotées électroniquement, grâce à des caméras qui scanne la route pour que les suspensions agissent en fonction. Beaucoup critiquent le fait que la DS9 ne reprenne pas les suspensions hydrauliques. Ca aurait pu être sympa et aurait donné une exclusivité à la berline, mais bon, le choix a été décidé de ne plus les reconduire donc… Sinon, tout ce qui est vision de nuit, conduite autonome de niveau 2, sièges électriques et chauffants même à l’arrière sont repris.
L’espace à bord est appréciable, autant pour le conducteur que pour ses passagers. Ce n’est pas la place qui manque ! Certes, c’est la catégorie qui veut ça, mais c’est tout de même bien de miser sur l’espace à bord. Les Taxis et VTC pourraient opter en masse pour ce modèle, qui sait ? Ce sera probablement la clientèle susceptible de l’acheter, avec quelques cadres et patrons du CAC40 également. Elle pourrait aussi être utilisée comme flotte présidentielle. Ca sera beaucoup mieux que la Renault Espace qui tombe en panne par moment.
Les motorisations
Enfin, au niveau des motorisations, c’est la surprise. Bonne nouvelle, DS a compris qu’une telle berline ne doit pas être proposé à 130 chevaux. On commence donc avec le Puretech de 225 chevaux, qui sera la seule offre thermique. Le reste, ce sera des hybrides rechargeables de 225 chevaux pour commencer. Par la suite, arriveront des versions de 250 chevaux, puis de 360 chevaux, avec 4 roues motrices. Oui, le même moteur que la 508 PSE, mais celui-ci sera configurée pour être axée confort et économie de carburant je pense.
Dans les faits, en hybride rechargeable, quand on annonce 360 chevaux, on les atteint rarement ou alors sur une courte période. Parce que le couple de l’électrique arrive avant celui du moteur thermique, donc les deux ne peuvent pas s’additionner au même moment. Pareil pour la puissance. Mais ça permettra de moins se traîner sur la route tout de même.
Par contre, aucun diesel ne sera proposée. La raison ? Sûrement une question de chasse au diesel, surtout qu’en Chine, ils n’en raffolent pas. Mais surtout parce que PSA n’a pas, actuellement, un moteur plus puissant que le 2.0 HDI de 180 chevaux. Et comme visiblement, ils voulaient proposer une DS9 avec des puissances commençant à 225 chevaux, et bien au revoir le diesel. En France, ce sera donc compensé par l’hybride rechargeable. Il se peut que ce dernier remplace le diesel de PSA à terme. En commençant par la 508 restylée en 2022 ?
Est-ce que la DS9 peut marcher en France ?
La question est de savoir si ce modèle peut donc marcher en France. Sachant que les autres modèles ne sont même pas situés dans le Top 100 français, que les anciennes tentatives françaises ont été des échecs. On se rappelle par exemple de la Citroën C6 et ses 23 000 ventes au cours de sa carrière. Honnêtement, si la DS9 atteint 3000 ventes d’ici fin 2021, c’est déjà une bonne nouvelle. La Peugeot 508, qui n’est pas de la même catégorie, s’est vendu, en 2019, à 15 000 exemplaires environ. Peut-être que la DS9 dominera sa catégorie des berlines routières ? Après tout, la DS7 Crossback domine sa catégorie, donc pourquoi pas.
Maintenant, DS ne compte pas sur la France pour cartonner, mais étant donné que ça me paraît peu probable que cette berline marche en Chine (tout simplement parce que DS signifie « looser » là-bas, et rien que ça, ça la condamne). Elle peut s’en sortir avec ses motorisations, hybrides rechargeables pour la plupart d’entre elles. Le manque de diesel est un mauvais point, certaines entreprises pourraient bouder la berline à cause de ça.
De toute façon, maintenant que la berline routière est lancée, DS sera obligé de la proposer jusqu’en 2027 au moins. Partant de là ! On sait qu’elle ne dépassera pas la Renault Clio en 2021, et ce n’est pas ce qu’on lui demande de toute manière. Maintenant, il faudra attendre que les données de vente soient partagés, parce que clairement, elle ne fera pas parti du Top 100. Ou alors, dans les dernières places.