Je ne parle pas beaucoup de BMW, mais pourtant, c’est une marque qui n’est pas à laisser de côté dans le monde automobile. Elle a souvent été une des marques allemandes à innover souvent. On se rappelle notamment de la Série 5 sortie en 1995 et qui avait un style futuriste pour l’époque. En 2014, la marque bavaroise nous rappelle qu’elle a un coup d’avance, avec sa gamme électrique « i ». Deux voitures sortiront dans ce cadre. On aura la BMW i3, une compacte électrique qui n’est pas franchement belle. Et qui fait trop futuriste, au point d’avoir un ovni de l’automobile lorsqu’on en voit. Et son prix d’achat n’est pas très convainquant, surtout au regard de l’autonomie en électrique. Même s’ils se sont améliorés sur ce point.
Mais une autre voiture fut également proposé dans ce cadre. Cette fois, c’est un coupé en hybride rechargeable. Il s’agit de la BMW i8, mais cette fois, le style qu’elle possède, le côté futuriste notamment, lui sied à merveille ! La critique que l’on pouvait faire à la BMW i3 devient un avantage sur l’i8. En clair, cette voiture à de la gueule ! Et quand on sait qu’elle est sortie en 2014, il y a de quoi être éberlué.
Le coupé est vraiment spécial dans le style, qui est impressionnant et qui ne passe largement pas inaperçu dans les routes. On dirait vraiment une voiture qui serait sortie en 2030 par exemple. Reste que celle-ci n’est pas électrique, puisqu’on retrouve un moteur essence d’1,5 litre avec un turbocompresseur assez puissant, permettant de gonfler la puissance à 231 chevaux.
Une hybride rechargeable qui n’a pas le temps
Il est accouplé à un moteur électrique de 131 chevaux, ce qui forme une puissance cumulée de 374 chevaux et 570 nm de couple. Il n’existe qu’une seule proposition de puissance, mais lors du restylage, le moteur électrique gagne 12 chevaux, portant sa puissance à 143 chevaux. Au total, on passe à une puissance cumulée de 374 chevaux. Avec une telle puissance, le 0 à 100 est abattu en 4,4 secondes.
La voiture est une hybride rechargeable, ce qui signifie qu’on peut rouler avec les deux moteurs à la fois, ou n’utiliser que le moteur électrique. Dans ce dernier cas, on peut user d’une autonomie maximale de 30 kilomètres. La recharge jusqu’à 80% prend 2 heures et demi.
Un mode confort permet l’utilisation des deux moteurs, mais de manière optimale afin de consommer peu. Enfin une fois le mode sport activée avec le levier de vitesse positionnée sur la gauche, la voiture adopte un comportement plus racée. Le chant du moteur est étonnant, car pour un trois cylindres, le bruit est du plus bel effet. On dirait qu’on a affaire à un moteur d’une plus grosse cylindrée.
Une voiture qui en jette
Beaucoup de points positifs sont à noter sur cette voiture. Tout d’abord, l’ouverture des portes qui, s’il est vrai qu’il puisse paraître « tuning » étant donné que beaucoup de Kevin avaient tendance à réaliser ça sur leurs voitures guez; rend bien quand il s’agit d’une démarche totalement assumé par le constructeur. On est sur un modèle d’exception, qui veut impressionner même dès lors que l’on monte à l’intérieur. Dans ce cas de figure, ça ne pose pas de problème.
Après, concernant la fermeture des portes une fois à l’intérieur, c’est une autre histoire. Disons que c’est comme sur Tinder avec les filles : En dessous d’un mètre 80, la voiture te fera comprendre qu’il vaut mieux miser sur un autre modèle à ce niveau. Après, c’est le problème de BMW aujourd’hui je trouve. Leurs voitures ont pris en taille, à tel point que je me vois mal conduire une Série 5 récente car elle est trop longue je trouve. Je me sentirais plus à l’aise dans une Classe E ou une Audi A7 (et pourtant, ils font la même taille).
L’intérieur de la voiture
En ce qui concerne l’intérieur, elle a une belle gueule, clairement. On est sur un concept car sorti tel quel en série. Pour te donner une idée de cette pensée, il suffit de voir comment sont les sièges. On retrouve souvent ce dessin sur des concepts cars, mais rarement sur une voiture de série. Après, le fait qu’il s’agisse d’une GT aide plus facilement a adopter ce type de sièges, qui m’a l’air confortable ma-foi.
Ensuite, pour ce qui est du reste, la console centrale présente bien. C’est l’intérieur des BMW que l’on connait de 2014. La seule exception étant que, comme souvent sur les modèles électriques ou hybride, le compteur a aiguilles qui laisse sa place aux compteurs digitaux. En tout cas, l’intérieur présente très bien et même actuellement, elle n’a pas vieilli. En même temps, il va falloir attendre longtemps avant que cette voiture vieillisse.
Quelques points moins joyeux
On peut quand même accorder du temps aux aspects négatifs de la voiture, afin que l’on fasse cartes sur table. La taille des roues est un problème, dans le sens où leur largeur, de 195 pouces soit l’équivalent de ce qu’on pouvait trouver en 2000, ne permet pas d’apprécier le comportement sportif pleinement. En d’autres termes, l’avant a tendance à sous virer dans le cas où tu accélères subitement. Et pour cause, on a un moteur thermique en position centrale arrière qui envoie toute sa puissance aux roues avant. Le moteur électrique à l’avant épaule le moteur thermique. Si les jantes étaient plus larges, il n’y aurait pas (ou beaucoup moins, en tout cas) ce problème de sous-virement.
Ensuite, la capacité du réservoir thermique, de 30 litres paraît ridicule. Même si on se doute bien que le but est de combiner les deux moteurs le plus possible. On peut l’agrandir à 42 litres en option, et je pense que la voiture ne pouvait pas en proposer davantage. Du fait qu’il faille contenir son poids, déjà bien contenu à plus de 1 560 kilos. Pire encore, lors du restylage, on passe à 1 610 kilos, voire 1 670 kilos si c’est l’i8 Roadster.
Du détail
Au vu de la puissance proposée, ce n’est pas la mort tout de même. Surtout que la consommation moyenne est de 2,1 litres au 100, bien que j’en doute car lors des tests, les voitures sont utilisés de manière douce. Surtout en 2014, quand on était encore en norme NLDC. Dans les faits, on se trouve plutôt entre 0 et 8 litres au 100, pour une moyenne de 5 litres au 100. Ce qui n’est pas mal nonobstant.
Le prix est enfin le dernier sujet à aborder. La voiture est dans sa dernière année et il semblerait que BMW ne souhaite pas continuer l’i8. Elle proposera, en revanche, une berline 100% électrique nommée i5. Elle sera probablement basée sur la Série 5, vu le nom. Reste à voir, en tout cas. Acheter une BMW i8 neuve, c’est à partir de 145 950 € que c’est possible. Reste maintenant à voir les prix en occasion, pour se faire une idée de la décote.
La moyenne est de 97 628€, sachant que les prix vont de 57 900 à 139 900€. Bien que l’on trouve souvent des prix compris entre 70 000 et 85 000€. La décote est donc plus ou moins violente, mais on n’est pas sur une BMW i8 qui coûtera 10 000€. Je pense que son prix plancher sera de 40 000€ et encore, c’est si le modèle concerné est très kilométré ou encore que la batterie en a pris un coup. Elle reste donc un achat plaisir pour Roger qui veut fêter son départ à la retraite, mais impossible de voir un jeune actif dedans, sauf si ce dernier est fortuné, on s’en doute.
En clair
La BMW i8 restera une voiture assez impressionnante dans son genre. Est-ce qu’elle marquera les esprits ? Rien n’est moins sûr, surtout si elle ne s’est écoulé qu’à 20 000 exemplaires. BMW considère ce coupé comme un échec, d’où son arrêt, alors que la BMW i3 continue encore au moins jusqu’en 2024. Qui plus est, la marque bavaroise est dans l’urgence de produire des modèles électriques. Et cela en sachant que l’ancien patron de la marque, Harald Krüger, ne croyait tellement pas à l’électrique qu’il a quitté le groupe, après 27 ans à sa tête tout de même. A-t-il raison ? Je pense que oui, mais attendons de voir ce qu’il se passera d’ici plusieurs années, quand les états se rendront compte que mettre 10 000 kilos de batterie de litium sous les voitures n’est pas si écologique que ça.
En tout cas, c’est parce que le modèle sort du lot comparé à la concurrence que j’ai décidé d’en faire un article à ce sujet. Après, je sais que si l’on s’aventure sur le terrain des supercars, l’originalité sera présent. Et je l’espère quand même, surtout quand le ticket d’entrée est de 200 000€.