L’assurance auto est un mystère pour certains. Notamment en ce qui concerne la compréhension du tarif que tu payes pour une voiture donnée. On pense, à tort, que seule la puissance fiscale compte pour le tarif. Ou encore le fait que l’on soit jeune conducteur. Mais il existe tellement d’autres critères à prendre en compte, et qui influe sur le tarif. Parfois, c’est seulement une réponse que tu donneras lors de l’établissement d’un tarif, et qui changera tout.
Ainsi,prenons l’exemple du jeune conducteur qui est assuré pour une Citroën Xsara de 110 chevaux. Il payera 780€ par an. Un an plus tard, il décide de changer de voiture. Il optera pour la Mercedes CLK, toutes options et avec un V6 de 2,3l développant 220 chevaux. Après avoir fait le tour des assurance, il obtient une proposition de 800€ par an. Soit uniquement 20€ de différence entre une ancienne Xsara; et une CLK qui développe deux fois plus de chevaux.
Comment cela se fait-il ?
Dans l’exemple que je viens de te donner, l’explication est toute simple même si on n’y pense pas forcément. La Citroën Xsara est une voiture utilisé majoritairement par les jeunes conducteurs. On y recense plus d’accidents généralement. Ce n’est pas le cas de la Mercedes CLK qui, d’une part est souvent conduite par des cadres ou des CSP+ et dans lequel on recense beaucoup moins d’accidents. On fait quand même plus attention à une CLK qu’à une Xsara, de manière générale.
Un tarif proposé par une assurance automobile est basé sur plusieurs facteurs. Parmi elles, la sinistralité moyenne d’un véhicule. Il suffit que ton assureur ait beaucoup plus de sinistralité sur la Xsara et, à l’inverse, peu sur la Mercedes CLK, et le tarif devient tout à coup cohérent.
La puissance ne fait pas tout
En soit, la puissance n’est pas le facteur déterminant d’un contrat d’assurance auto. Afin de comprendre ce tarif, il faut s’intéresser au prix de la responsabilité civile. Puis, de voir la surprime associée à un contrat tout risque. En séparant ces deux notions, on constatera que l’estimation de la prime liée au risque se fait d’abord vis-à-vis des autres usagers de la route.
Concernant la surprime liée au tout risque, les primes dépendront d’abord de la valeur du véhicule en lui-même, ainsi que de sa sinistralité. Alors que pour la responsabilité civile, seule sa sinistralité sera prise en compte pour évaluer le niveau de risque lié au profil du conducteur. La prime de la responsabilité civile correspondra alors au risque de base inhérent au véhicule en lui-même. Cette prime sera amplifiée par le profil de risque du conducteur.
Au final, la responsabilité civile résulte de la probabilité de commettre des dégâts aux autres usagers, le tout traduit en euros. Plus tu seras considéré comme un utilisateur à risque, plus tu payeras cher. C’est pour ça que le jeune conducteur sera considéré comme étant à risque. Il n’a jamais eu d’expérience à proprement parler, donc il payera plus cher les premières années.
Un mot concernant la franchise
Il faut également noter quelque chose d’intéressant sur lequel les assurances se basent afin d’évaluer le risque associé à un conducteur. Il s’agit de la théorie du signal. Elle permet dans le cas présent d’expliquer le lien entre la valeur de la prime d’assurance et de la franchise. En résumé, un conducteur qui demande une franchise élevée sera interprété par l’assureur comme un conducteur qui sera moins susceptible d’avoir un accident.
Cela part du principe que l’assureur ne peut pas faire un test de conduite à son assuré. Ainsi, lui demander la franchise qu’il souhaite, c’est un peu comme lui demander à quel point il a confiance en sa façon de conduire. Dans les faits, les franchises au choix chez les assureurs permettent d’affiner le profil de risque du conducteur en gros.