Lorsque Ford a annoncé que son SUV urbain allait piquer le nom de son coupé de la fin des années 90, les passionnées ont exprimé leur mécontentement à ce propos. Cela dit, quand il s’agit de Ford, on ne pouvait pas s’attendre à autre chose. En effet, Ford Puma désignait à l’origine le coupé produit entre 1997 et 2002, en Allemagne. Elle proposait des puissances allant de 90 à 125 chevaux, le tout en essence. Seul le Royaume Uni avait le droit à 500 exemplaires développant 155 chevaux. Il s’agissait d’une version Racing produite en Allemagne puis préparé en Angleterre, par le préparateur Tickford. La voiture ressemblait à ça :
En 2019, Ford annonce le retour de la dénomination Puma. Cette fois, ce sera apposé sur un crossover urbain. Certains n’ont pas aimé, d’autres ont apprécié l’hommage, même si c’est un SUV qui hérite de ce nom. De toute façon, Ford n’aurait pas pu sortir le coupé comme on l’a connu, en version plus récente. Il serait peu probable d’écouler un chiffre tel que 129 399 exemplaires. Pour autant, on verra au fil de cet article, qu’il existe quelques similitudes entre les deux version. Ceci même si le produit final n’est pas le même. Tout comme le public visé, par conséquent.
Un extérieur qui rend hommage à la première Puma
Cela ne se voit pas forcément du premier coup d’œil, mais on finit par le constater. La Ford Puma actuelle s’est quand même inspiré de la version coupé. Cela commence par le dessin de la carrosserie, bien arrondi et qui suit un peu les codes stylistiques de la Ford Puma d’il y a 20 ans. Les feux à l’avant sont les mêmes, aussi. De même que la Ford Puma de 1997 était basée sur la Fiesta Mk3 de l’époque, celle-ci est basée sur la dernière génération de la Fiesta. Maintenant, c’est une voiture à 5 places, donc on n’aura pas exactement le même dessin que la version antérieure. Cependant, on peut constater qu’il n’y a pas une simple récupération du nom. Quand on la voit sur les routes, on voit à travers elle l’ancienne Puma, mais sans non plus aller dans la copie exacte, c’est sûr.
Après, l’extérieur reprend les codes actuelles des modèles de Ford. La calandre « à la Aston Martin » avec le logo situé juste au-dessus, le nom du modèle écrit en toutes lettres à l’arrière. La voiture est très arrondi dans son dessin. Cela va à l’encontre de la mode actuelle, où les voitures ont souvent un côté agressif. Mais ce n’est pas plus mal, car ca change un peu des autres propositions. Tu veux une voiture plus agressive, tu auras le Peugeot 2008 II. Sinon, l’entre deux se situe chez le Renault Captur, qui a pris en agressivité mais non de manière aussi tenace. La Ford Puma II n’est pas tellement agressif, et ce n’est pas forcément une mauvaise chose.
Enfin, le crossover urbain propose à peu près les mêmes puissances qu’à l’époque. En moyenne, on va de 95 à 155 chevaux. Cependant, on a des propositions en essence, en diesel (120 chevaux) et même avec de l’hybridation légère. Cette fois, on a 125 chevaux.
L’intérieur, du classique de chez Ford
L’intérieur ne casse pas trois pattes à un canard. Ford ne fait que proposer ce qu’on trouve déjà chez la Focus dont j’ai parlé ici. Plus précisément, cet intérieur est le même que la Fiesta. Seule différence, on a des compteurs digitaux. Une première chez Ford ! C’est en effet la Puma qui en bénéficie en premier. La Kuga a suivi. Bref, les compteurs numériques sont sympas mais sont assez classiques au final. On est plus au niveau de Renault pour le coup. C’est sympa, mais pas de quoi impressionner. Ford a pris un retard à ce niveau. D’ailleurs, l’écran devant le conducteur n’est pas si personnalisable que ça.
L’écran d’infotainement, quant à lui, est tactile et réactif. Des boutons physiques subsistent, et c’est pas plus mal. On peut ainsi régler le volume ou la climatisation par ce biais. Après, en ce qui concerne l’esthétique, c’est souvent pareil : Il faut un pack sport (ici ST Line) pour avoir quelque chose de sympa. Maintenant, cela ne t’empêchera pas de n’avoir que des plastiques durs pratiquement sur le tableau de bord, agrémenté d’une présentation sombre. La présentation globale est gentille, on ne va pas s’en plaindre. D’autant plus que, malgré le gabarit de la voiture, tu as quand même de la place à l’intérieur. Même les passagers à l’arrière ne semblent pas étouffés.
Encore plus loin, le coffre est assez grand, aidé du fait que ce soit creusé sur les côtés. Là encore, c’est étonnant pour un crossover urbain. Si ça ne te suffit pas, tu peux gagner 80 litres en soulevant le cache. Tu as alors de l’espace supplémentaire qui est lavable, car il y a un trou qui laisse l’eau s’échapper. C’est là que tu peux mettre des objets salissants en toute tranquillité.
La conduite
La Fors Puma, en tant que crossover urbain, est conçu pour être roulé tranquillement. Quand tu optes pour le pack ST Line, tu n’auras pas une sensation de confort que tu pourrais trouver dans la finition Titanium, par exemple. Les suspensions sont plus rêches. Tu sens bien la route et notamment les dos d’ânes. De plus, tu ne peux pas pousser la voiture dans ses retranchements dans le sens où tu vas tout simplement surconsommer.
Clairement, la Ford Puma n’est pas faite pour être conduite de manière sportive. Ce n’est pas sa vocation, mais c’est problématique quand tu es dans les montagnes où tu attends plus de réponse. Elle t’en offrira, mais au détriment de la consommation donc. Dépasser les 10 litres au 100 est possible avec cette voiture. Dommage de proposer un si petit moteur qui consomme et ronronne comme un gros moteur. Si encore le bruit était agréable. Ça manque d’insonorisation, il faut dire.
En clair
Honnêtement, je pensais que la Ford Puma était une belle proposition en tant que crossover urbain. J’en ai parlé parce que le modèle avait repris le nom du coupé, et que je voulais voir ce qu’il en était. Dommage que sur le papier, la voiture ne donne pas envie. On trouve beaucoup de plastiques durs, une consommation qui fait le double de ce qui est annoncé en WLTP. Cette voiture doit être conduite comme elle l’a été lors des tests d’homologation. Dans les conditions réelles, ce n’est pas intéressant.
C’est dommage car quand on le voit sur les routes, il n’est pas moche. Ce qui, pour un SUV, est rare. Après, Ford est un constructeur généraliste, ils proposent ce qu’il faut. Il est certain que ce n’est pas eux qui proposeront du full cuir et alcantara, mais bon. En clair, elle est agréable à regarder d’extérieur. Ford a réussi à ce niveau là. Ils ont gardé leur design actuel mais tout en rendant hommage au coupé dont ils ont pris le nom. D’ailleurs, ce même crossover rabaissé, on pourrait retrouver une once de vrai Puma. Dans les faits, il n’est pas si haut que ça. Bien qu’on soit assis en hauteur une fois le volant en main.
Si je m’intéresse à la Ford Puma, c’est aussi parce qu’il connait un certain succès. J’en croise beaucoup sur les routes. Cela ne m’étonnerait pas que le SUV urbain fasse aussi bien que la Ford Fiesta. On verra les chiffres en fin d’année, car je suis réellement curieux de savoir ce qu’il en sera. Je pense qu’on pourrait avoir une belle surprise. Une version sportive est dans les cartons, par ailleurs. Si c’est le cas, ce sera la seule proposition sur le marché, en termes de crossover urbain.