Quand on parle de muscle car américaine, on pense tout de suite à une voiture en particulier : La Ford Mustang. Alors qu’elle existait depuis 1964, elle n’a toujours été commercialisée qu’aux Etats Unis.
Pendant un très long moment, si tu voulais te procurer une Mustang, il fallait la faire importer. Et ceci avec le prix final qu’on connait habituellement, lorsqu’on importe un produit américain en France. Avec une voiture, il faut aussi la faire ré-homologuer… Une mission pas si facile que ça, réalisé par les plus gros fans de la Ford Mustang. Et des fans, il y en a ! Parce que malgré la dimension non internationale au niveau des ventes, la Mustang était quand même connu mondialement.
En France, cela a été possible grâce aux stars françaises de l’époque qui s’en procurait tout de même une. Il fallait dire qu’avec une Mustang, à l’époque, il était certain d’avoir une voiture différente de celle de tous les voisins du quartier.
Un modèle déjà plébiscité en France dans ses débuts
Ainsi, Henri Cemin, en charge des relations publiques du constructeur américain dans les années 60 s’en est procuré une pour sa femme Claude Gensac, notamment. Elle est donc apparue dans « Le Gendarme de Saint-Tropez ». On peut citer également d’autres icônes comme Johnny Hallyday, qui a participé au Rallye de Monte-Carlo en 1967 avec une Mustang, mais aussi Serge Gainsbourg qui fera de cette Mustang un tube immémorial. Enfin, on a pu l’apercevoir dans le film « Un homme et une femme » grâce à Claude Lelouch.
Pour résumer, la Ford Mustang faisait partie de la culture française « américanisée » de l’époque. Pourtant, malgré cet engouement que l’on a connu en France, la Ford Mustang ne sera pas vendue ailleurs qu’aux Etats Unis. Ce n’est pas la crise du pétrole qui arrangera les choses, par ailleurs.
Pendant un moment, les 9 millions d’exemplaires n’étaient réservés qu’au marché américain. Certaines ont été importées, mais ce n’était pas le gros des ventes qui était concerné. Ceci d’autant plus qu’une Mustang d’occasion ancienne pouvait être acheté, en Amérique, pour 4000$ parfois. Oui, il était possible de rouler dans un muscle car mythique pour le prix d’une Peugeot 207 en France.
Il faut dire qu’à l’origine, la Ford Mustang était destiné à ceux et celles qui voulaient s’offrir un coupé qui faisait penser, d’allure, à un supercar, mais à un prix plus que raisonnable. En clair, avoir une grosse puissance, mais de manière abordable.
Parce que la Mustang, c’est un look qui passe clairement inaperçu, mais aussi un gros avantage qui transpirait la passion automobile, pour de vrai : Un V8 sous le capot. Même en quatre cylindres, la Mustang pouvait aisément dépasser les 300 chevaux. C’était là sa particularité. En résumé, cette voiture avait tout pour plaire. Voyant l’engouement autour de la Mustang et ce, dans le monde ; Ford décide de prendre une décision qui va en étonner plus d’un. Certains le savent, cela s’est passé en 2015.
Un lancement en Europe officiel par Ford, en 2015
En effet, la sixième génération de la Ford Mustang sera bien proposée en France, avec une ouverture des commandes dès le 10 janvier 2015. Le succès était tel que 1000 précommandes avait été réalisés au terme des 100 jours. Son lancement en France était alors qualifié de réussite.
La voiture était disponible avec deux moteurs : Un moteur de quatre cylindres (2,3 l Ecoboost) qui développait tout de même 314 chevaux ainsi qu’un V8 (5 litres) de 418 chevaux. Il fallait payer respectivement 37 500€ et 42 500€ pour chaque version. L’affaire était clairement présente. Pour comparer, une BMW M2 développant 410 chevaux coûtait 72 000€. Une M4 Coupé de 431 chevaux coûtait même 93 200€.
Autant te dire que la Ford Mustang était une très bonne affaire pour tous ceux qui veulent de la puissance a prix raisonnable. Et ceci sans critiquer les variantes M de chez BMW, qui était très efficaces et qui avait une renommée qui n’est plus à prouver. Il s’agit juste de comparer avec la concurrence. On constatait alors que la Ford Mustang permettait d’avoir un coupé très puissant mais à « petit prix ». Pour acheter la variante cabriolet, il fallait débourser 4000€ de plus.
Ses particularités

L’intérieur propose ce qu’il faut, mais il est vrai que c’est assez simpliste, quoi qu’efficace
Cela dit, un coupé ou cabriolet au prix abordable n’était pas bardé de 10 000 options pour autant. En série, la voiture proposait une dotation largement suffisante pour un V8 abordable. Soit une sellerie cuir, des sièges avant électrique, une radio Bluetooth et une caméra de recul. Cette dernière était indispensable étant donné que la voiture mesurait 4,7 mètres. Oui, elle était grande malgré son allure de coupé. En option, elle propose des équipements que l’on trouve parfois gratuitement sur les compactes de l’époque : radar de recul pour 400€, et le GPS avec deux prises USB pour 1200€. Enfin, il fallait payer 2000€ de plus pour avoir la boite de vitesse automatique.
Les variantes les plus vendues étaient les suivantes. Le V8 GT était privilégié par 53% des clients ayant réalisé la pré-commande. 47% des clients prenait donc la version Ecoboost. De même, 79% préférait le coupé « fastback » contre 21% pour le cabriolet. Plus généralement, la dimension mondiale de la sixième génération permet à Ford d’atteindre les 10 millions d’exemplaires en août 2018.
Le malus écologique : Le début de la fin ?
A l’époque, la Ford Mustang devait déjà subir le malus écologique, appelé également « ecotaxe ». Il s’élevait à 3000€ pour la version coupé Ecoboost, 3600€ pour la version cabriolet et, enfin, 8000€ pour le V8. C’était le maximum à l’époque. Cela ne freinait pas pour autant les clients. Au pire, les plus réfractaires ne prenaient pas la version cabriolet à boîte automatique s’ils voulaient un V8. Ils payent 8000€ de malus, mais pas 6000€ d’options donc au final, 2000€ de dépense dans le vent, c’était acceptable pour certains.
Cela explique pourquoi le cabriolet se vendait peu. Certains ont probablement préférer économiser, à cause du malus. Et encore, à l’époque, il y avait plus de méthodes pour s’en acquitter. Acheter la Mustang en tant que VU, puis la refaire passer en VP permettait de ne pas payer les 8000€ de malus. Malheureusement, ce n’est plus possible actuellement. On peut l’acheter en VU et ne pas payer de malus (même aujourd’hui, mais à voir si c’est encore possible), mais par contre, le passage en VP ne permet plus d’échapper au malus. Cela a changé depuis cet été.
De manière générale, les ventes de la Ford Mustang pâtissent de plus en plus en France à cause du malus écologique, car ce dernier détruit toute possibilité de s’offrir une voiture abordable pour le week-end. Car 8000€, ça va encore. Cette année, la Ford Mustang doit s’acquitter d’un malus de 20 000€, un montant qui représente 41% de la valeur neuve actuelle de la Mustang. En effet, actuellement, son prix de départ est de 48 800€, à cause d’une raison assez ironique.
Un arrêt de la Mustang à venir ?
Ford a effectivement arrêté de commercialiser le moteur 2,3l Ecoboost depuis la rentrée dernière, car son malus était du même ordre que pour le V8. Ainsi, Ford a préféré ne commercialiser que le V8 puisque de toute façon, personne n’aurait pris un moteur moins puissant s’il fallait payer autant de malus que pour le V8. Son prix de départ a donc augmenté par conséquent.
Désormais, on peut se demander si la septième génération de la Mustang sera proposée, cependant. Le malus pour 2021 est de 40 000€, soit le montant maximal dont il faudra s’acquitter pour une Ford Mustang. Avec 82% du prix à payer de nouveau pour le malus, personne ne va l’acheter. Il se pourrait donc que la Mustang quitte le marché français d’ici 2021 ou 2022. En tout cas, la septième génération ne sera certainement pas disponible dans nos contrés, sauf si elle sera électrifiée.
Une remplaçante qui n’est pas digne
Parallèlement à cela, Ford proposera une Mustang Mach-e. Une aberration, dans le sens où ce SUV électrique n’a rien à voir avec l’iconique Mustang. On a plus l’impression de voir une réponse de Ford envers Tesla. Avec une marque mythique détournée afin de réaliser plus de ventes. Le SUV électrique se vendra très bien, à cause de cette appropriation de marque. Par contre, ce sera auprès de la même clientèle qui achète les Kia Sportage et autres Toyota C-HR. Celle-ci sera bien proposée en France puisqu’elle sera électrique.
Cela dit, le nom de Mustang y est probablement apposé parce qu’elle développe entre 258 et 337 chevaux, et permet de mieux faire passer la pilule du prix. En effet, le prix de départ est fixé à 48 990€. Soit comme la Mustang fastback, mais sans le malus. Il y aura même un bonus écologique. Dommage que Ford passe par là. Si, au moins, ils proposaient une Mustang électrifiée (hybride rechargeable avec un V8 par exemple), cela permettrait d’abaisser le malus plus qu’exagéré.
En conclusion
Quoi qu’il en soit, on a finalement pu goûter à la Ford Mustang en France. Et ça, c’est déjà quelque chose de positif. C’est si rare d’avoir un V8 à la commande même en 2020, et des années après encore. Et toujours à un prix abordable.
Ce n’est plus trop le cas à cause du malus écologique, quand bien même la Ford Mustang n’est pas conduite tous les jours du fait de sa consommation moyenne avoisinant les 12 litres au 100. Cela dit, c’était ce que consommait en moyenne une citadine française des années 90 (de 90 chevaux aussi). Sauf cas contraire, je ne pense pas que les clients de l’époque furent réprimandés.
C’était très compliqué de parler de la Ford Mustang, car c’est une voiture très appréciée et les aficionados du modèle n’aiment pas qu’on dise n’importe quoi à son sujet. Et ils ont raison quelque part, ça montre que la passion automobile existe encore chez certains.