Le Nissan Juke est un crossover que je ne trouve pas très beau, si on devait me demander. Pourtant, Nissan a trouvé le succès avec ce modèle, pour une raison qui m’échappe, si on reste sur l’esthétique. Si on réfléchit quelques secondes, on imagine bien que c’est grâce à l’absence de concurrence sur ce créneau. Il faut dire que le SUV urbain est arrivé en 2010. Puis, comme le Qashqai en 2007, il n’avait pas de concurrent. Nissan a profité, encore une fois, de la solitude sur ce créneau pour en sortir gagnant.
Ils ont probablement voulu réitérer avec une version sportive du Juke. Baptisée Nissan Juke Nismo, la variante sportive sort en 2013 et a pour objectif d’introduire la marque Nismo en France. Rien que ça ! C’est alors que le Nissan Juke se voit doté, pour l’occasion, du même moteur essence de 1.6 litres, mais qui développe cette fois 200 chevaux. Déjà, on ne part pas sur un moteur exclusif, puisque cette mécanique existe déjà sur la version de base.
L’extérieur de la voiture
Le changement ne se situe pas qu’au niveau de la baie moteur. En effet, la Nissan Juke Nismo doit se différencier de la gamme classique. Un kit esthétique justifiera alors son existence en ce sens. On connait la Nissan Juke classique, avec son avant assimilable à celle d’une grenouille, et ceci à cause du positionnement des feux, assez étrange au demeurant.
Quand on regarde la Nissan Juke Nismo au premier coup d’œil, on n’a pas l’impression d’avoir des changements drastiques. Il faut s’en approcher pour constater les variantes, légères au demeurant mais que l’on ne cesse de remarquer, pour certains. La première chose que l’on constate, c’est au niveau des roues. Déjà, oui, on a des jantes de 18 pouces. La carrosserie a été retravaillée en ce sens, puisque des élargisseurs d’ailes sont présentes.
Ce n’est pas tout, loin de là ! En effet, elle gagne la mention « Nismo » à droite du logo Nissan, apposée sur la calandre tel un hashtag Twitter. La grille de calandre est noire laquée. Un aileron a été apposé sur le hayon, tout comme des bas de caisse. Les feux anti-brouillard ont été remplacés par les feux diurnes, les feux contiennent des phares LEDs. Ainsi, au final, si l’on regarde bien, l’extérieur d’une Juke version Nismo se différencie bien d’une version classique.
A l’intérieur de la Juke Nismo
Autant la version classique de la Nissan Juke laisse à désirer, avec cet impression de jouet pour maman ; on ne peut pas en dire autant de la version Nismo. Certes, elle reprend l’intérieur initial, mais on y trouve une sellerie en cuir alcantara sur le volant comme sur la sellerie. L’instrumentation adopte respectivement un fond rouge pour le compte-tours et noir pour le compteur de vitesse.
Un peu d’histoire
Avant de s’intéresser à la conduite de la Nissan Juke Nismo, on va s’intéresser rapidement à la dénomination « Nismo » en tant que tel. Crée durant les années 1960, le terme « Nismo » est née d’une contraction entre « Nissan » et « Motorsport », et désigne la branche sportive du constructeur japonais. Or, cette branche, assimilable à AMG pour Mercedes, ou encore M pour BMW, n’est disponible que dans son pays d’accueil pendant longtemps.
Ainsi, seuls les passionnées purs et durs de japonaises, ou encore les amateurs du jeu vidéo « Gran Turismo » connaissent l’existence de la branche Nismo. Finalement, il se trouve que Nissan compte importer cette branche dans le monde, à commencer par l’Europe notamment, avec principalement la Nissan 370Z Nismo. Chose plus étonnante, il a été décidé de la proposer sur la Nissan Juke également. Il faut dire que le design du véhicule peut s’apparenter à une utilisation sportive. En tout cas, on peut le concevoir, même si on n’aime pas le Nissan Juke de base, et ce qu’il représente. Soit le SUV préférée des mamans.
Une variante RS arrive en renfort
C’est alors qu’il est lancé sous cette déclinaison en 2013, avec deux propositions. Une version 4×2 de 190 chevaux, ainsi qu’une version 4×4 de 200 chevaux. Le moteur est toujours le même, soit le 1.6 DIG-T, propre à Nissan. En 2015, une variante RS voit le jour. Cette fois, il s’agit d’augmenter la puissance de sorte à atteindre 218 chevaux en 4×2, et 214 chevaux si la transmission intégrale était choisie. Le même moteur est sous le capot.
Le couple augmente, lui aussi. Il passe de 250 à 280 Nm. En cas de transmission intégrale, c’est 250 Nm. Le 0 à 100 est abattu respectivement en 7 et 8 secondes, la faute à la transmission plus lourde en ce qui concerne la seconde version. La Nismo RS gagne également un différentiel à glissement limité mécanique. On avait même le droit à des sièges Recaro, en option bien sûr ! Cela te coûtait 1200€, mais nul doute que cela fera augmenter la côte du crossover sportif. N’est-ce pas ?

Les fameux sièges Recaro, en option à 1200€ à l’époque
Le comportement sur la route
Le plus important, surtout quand on parle de la Nissan Juke édition Nismo, c’est de savoir si elle fait honneur à ce badge. Et la réponse est non, car le moteur reste le même. Probablement pour un manque de place, ou que sais-je encore, la Nissan Juke Nismo n’avait pas eu le droit à un V6 comme il se devait. Surtout qu’avec un malus écologique encore faible, ça aurait été le moment d’en profiter.
Résultat, le comportement routier était gentiment sympa, mais au final, on avait plus une voiture réservé à la maman pressée plutôt qu’à un fan de sportive aguerri. Le problème, c’est que la voiture, bien que puissante pour sa catégorie, possède le même couple qu’un moteur diesel de 116 chevaux, quoi.
Ça pousse autant qu’une voiture diesel de 90 chevaux de moins. Cela dit, c’est normal étant donné que c’est une voiture essence, mais la taille du moteur joue pour beaucoup. Si Nissan reprend le même moteur, mais avec une puissance plus élevé, il ne fallait pas s’attendre à un fusil d chasse. Ceux qui veulent une vraie sportive chez le constructeur nippon devront prendre le coupé 370Z Nismo, par conséquent.
Autrement, la voiture avance bien, c’est quand même appréciable d’avoir une voiture banale au premier abord qui étonne de par le bruit du moteur qui en sort, bien que là encore, on a entendu mieux.
La proposition a le mérite d’exister, parce que la prochaine voiture qui sort après une Nissan Juke Nismo est… La Ford Puma ST. Elle proposera dans les 200 chevaux également. Ceux qui veulent une voiture sportive qui passe inaperçu malgré le travail de la carrosserie n’ont qu’à concentrer leur recherche sur la Nissan Juke Nismo. Au moins l’intérieur est plus sympa, enfin, mieux que la version classique en tout cas.
La côte sur Le Bon Coin
Reste désormais à connaître les prix de la Nissan Juke Nismo en occasion sur Le Bon Coin notamment. La fourchette se situe entre 11 000 et 14 000€ en moyenne, sur les Nismo classique, et entre 16 000 et 21 000€ sur les versions Nismo RS, sorti en 2015. On peut avoir les premières Nissan Juke Nismo pour moins de 10 000€, c’est possible mais il faut en trouver.
En effet, avec 81 exemplaires en vente, rien qu’en France, on ne peut pas dire que le choix est énorme. Qui plus est, beaucoup de ventes proviennent de pros.
Pour comparaison, neuve elle était vendue à partir de 27 450€ en 4×2 et à 30 750€ en 4×4 pour la version RS. Il faut retirer 760€ pour les versions Nismo initiales. De plus, il faut savoir que lors de la première année de commercialisation, la Nissan Juke Nismo s’est vendue à 3300 exemplaires en France lors de sa première année de commercialisation ! Cependant, avec la chute de la version classique dès 2014, on peut se demander si les ventes de la version vitaminée n’a pas subi les mêmes effets.
En clair
Est-ce que la Nissan Juke Nismo est une voiture à marier ? Pas forcément. Seulement, les passionnées de sportives n’auront pas forcément ce crossover en tête. Si une Ford Puma ST peut en intéresser certains (et encore, parmi les fordistes), on ne peut pas en dire autant de la Nissan Juke Nismo. Elle ne reste pas belle esthétiquement parlant.
Disons que cela intéresserait le genre de personne qui adore acheter une Fiat Multipla, pour le plaisir. Soit les personnes qui adorent acheter des voitures inattendues, surprenantes. Je ne dis pas que la Juke Nismo a le charisme de la Multipla. Seulement, la clientèle qui aime pousser le vis avec cette dernière pourrait être intéressée par le crossover sportif. Pour ma part, si le modèle était vraiment intéressant sur la route, j’aurais pu la prendre le temps de 3 mois… Avant de la vendre à une personne qui ferait pareil que moi.
En tout cas, c’est bien que Nissan ait osé sortir une voiture comme celle-ci. Même si on a du mal à y croire au départ. Pour tout te dire, je pensais que la Nissan Juke Nismo était un concept car qui n’avait pas abouti en série. Finalement, c’est le cas. Nissan a même sorti une version plus radicale, avec le moteur de la GTR. Une Nissan Juke R de 545 chevaux, qui dit mieux ? Bon, elle coûte 450 000€ par contre, mais ici, tu as un V6 et cette fois, avec un 0 à 100 abattu en 3 secondes, et bien LA on tient quelque chose !!!