On peut constater, qu’au fil des années, les véhicules électriques fabriqués en Chine s’exportent de mieux en mieux. Plusieurs exemples le montrent, avec Nio qui commence à exporter leurs SUV en Europe, BYD qui détient ¼ des bus électriques mondiaux et récemment, en France, dans l’Oise. Enfin, on a également Xpeng qui a récemment fait une introduction en bourse pour 1,5 milliards de dollars afin de se développer. Bref, ce n’est pas ce qui manque en termes de marques chinoises.
On peut également citer Geely, qui possède Volvo et qui a récemment lancé sa marque chinoise : Link & Co. Ce sont tout bêtement des Volvo rebadgés mais électriques uniquement, avec un système de partage de sorte à ce que le propriétaire peut partager sa voiture avec d’autres personnes inscrites dans le programme, et qui paieront des loyers au détenteur initial de la voiture.
Est-ce que les voitures électriques chinoises pourront envahir le monde d’ici quelques années ? Cela pourrait-il entraîner la perte de quelques constructeurs européens dans le lot ?
Du marché local au marché international ?
Pour le moment, les ventes des constructeurs chinois se concentrent quasiment et exclusivement sur le marché local. Le succès des voitures électriques y est présent, de toute manière. Il faut savoir que si les chinois s’intéressent tant à l’électrique, c’est pour une question de demande. Celle-ci n’est pas anodine. En effet, en raison de la surpopulation, un chinois doit avoir une licence délivré par les autorités s’il souhaite acheter puis conduire une voiture. Sans quoi il ne pourra pas circuler. Dans le cas d’un achat de véhicule électrique, cette licence peut être obtenue plus facilement.
Percer sur un autre marché, en revanche, s’avère plus compliqué. L’image des produits chinois est juste mauvais, et ce partout dans le monde. Pour que ces marques puissent se forger une image correcte en Europe et aux Etats-Unis, il faudra du temps, et celui-ci se comptera en années.
De manière générale, le marché automobile est actuellement très fermé aux nouvelles marques. Pas spécialement de l’électrique. Mise à part Tesla, qui a eu pendant plusieurs années le monopole sur l’électrique. Comme c’était le cas avec Toyota et l’hybride.
Aujourd’hui, toutes les marques s’y intéressent. Renault, Peugeot, BMW, Audi… Toutes les marques, qu’elles soient généralistes ou premium, se penchent sur cette motorisation. Les normes européennes n’étant pas anodines à ce changement de cap.
L’image de marque est très importante
Beaucoup n’y connaissent rien en voiture et achète seulement grâce à l’image de marque. Quand on connait celle que possèdent les produits chinois, ce sera, de prime abord, compliqué de les voir s’installer sur le marché français. Surtout dans un pays où la plupart des français privilégient les marques nationales, comme ils le font en Chine par ailleurs.
De plus, les chinois ont tendance à copier. Loin d’être un cliché, cela se vérifie dans tous les domaines de l’ingénierie. Ceci d’autant plus que copier fait partie de la culture chinoise et n’est pas vu comme quelque chose de péjoratif. Si Tesla a une longueur d’avance, c’est grâce à Elon Musk d’une part mais également aux subventions minimes, certes, du Nevada et de la Californie.
A côté, tout le Parti Communiste Chinois subventionne le développement des motorisations. Pour autant, ils n’ont jamais réussi à développer de meilleurs batteries lithium ion, ou encore leur rechargement. Les allemands ou Tesla, encore, y sont parvenus, avec leur réseau de recharge.
Peuvent-ils reproduire le succès précédemment obtenu dans d’autres activités ?
Il est déjà arrivé que les chinois aient réussi à inverser la tendance dans d’autres secteurs d’activités. On peut prendre l’exemple des smartphones. Pendant longtemps, les chinois n’ont fait que copier et sortir des smartphones bas de gammes. Aujourd’hui, des marques comme Xiaomi, Huawei ou encore Oppo arrivent à sortir des smartphones qui peuvent tenir tête aux autres grandes marques. Alors certes c’est toujours un peu en dessous niveau qualité et performance. Reste que le prix est bien souvent inférieur. Assez pour offrir un rapport qualité/prix plus avantageux que des Samsung ou Sony.
On peut également parler du succès de Tik Tok, qui est une application chinoise qui a réussi à s’implanter dans le monde. Certes, ce fut à renfort de publicité massive (sur des réseaux sociaux concurrents, d’ailleurs) mais ils ont réussi à imposer leur application dans le monde. Ceci au point même que les Etats Unis les menacent de censure, accusés d’espionnage.
Une invasion de voitures chinoises serait donc possible ?
Cela risque de se reproduire avec leurs voitures. Elles seront un peu moins bien, mais beaucoup moins cher. Les premiers tests des Nio par des occidentaux montrent que ce n’est pas un désastre au niveau de la qualité, au contraire. Et quand on voit le succès de Dacia en Europe, on peut imaginer que les chinoises ont clairement une place à prendre.
Prenons l’exemple de Dacia, justement. Lors de son arrivé, en France, en 2005, c’était une marque inconnue ou mal vu, venue direct de Roumanie avec une Logan absolument immonde. C’est uniquement parce qu’il y avait Renault derrière que des gens ont accepté d’acheter ça. Aujourd’hui 15 ans plus tard, personne ne peut concurrencer Dacia sur le segment des low-cost. On en voit partout ! La Dacia Sandero est la 5eme voiture la plus vendue en France.
Ce n’est pas dans 2-3 ans qu’on verra pleins de voitures chinoises en France, c’est certain. À moins que les constructeurs historiques se réveillent enfin et sortent le grand jeu dans l’électrique avec des voitures de qualités, puissante avec une grande autonomie et pas trop chères ; il ne serait pas étonnant de voir, dans 10 à 15, ans pas mal de voitures chinoises chez nous.