C’est peut-être de moins en moins le cas avec les dernières productions automobiles, mais pendant un temps, le Start & Stop irritaient la plupart des conducteurs. Et ce jusqu’à le désactiver à chaque démarrage du véhicule, puisqu’il s’activait sans cesse. Pourquoi le Start & Stop était si présent alors qu’il était mal aimé la plupart du temps ? On va voir comment marche ce système, puis pourquoi il est tant haï.
Le fonctionnement du Start & Stop
Les Start & Stop n’utilisent pas le démarreur. Souvent, ce sont les gaz d’échappement qui sont réinjectés pour redémarrer l’arbre à came. Le moteur n’est pas éteint mais « en pause ». Ainsi, pas besoin d’utiliser le démarreur et la batterie comme pour démarrer le moteur.
Le moteur étant « mis en pause » il reste des gaz d’échappement dans la chambre de combustion. Le système injecte de l’essence pour faire redémarrer le moteur avec le reste d’O2 et la chaleur des gaz. De quoi relancer l’arbre à came. Au retour de piston, suivant le cycle de combustion, le moteur repart à la normale.
Le mécanisme du Start & Stop fait donc appel à l’alterno-démarreur. Comme son nom l’indique, il sert à redémarrer le moteur. Il remplace l’alternateur classique du moteur, sauf qu’il est réversible. Rien à avoir avec le démarreur classique du véhicule qui n’est pas utilisé dans le Start & Stop.
Aujourd’hui, peu de modèle utilisent des alternateurs renforcés pour le Start & Stop, car c’est long à redémarrer. C’était les premiers systèmes d’il y a 20 ans. Même s’ils ont été améliorés avec le temps, ce n’est plus trop utilisé, mis à part sur quelques modèles bas de gamme.
Enfin, précisions que le système Start & Stop nécessite une batterie spéciale, qui coûte 2 fois plus chère. En effet, la dite batterie est plus grosse et encaisse les multiples démarrages à la chaîne. Néanmoins, son remplacement est plus fréquent car même s’il est calibré pour ce système, il s’usera plus rapidement dans le temps.
Les problèmes de ce système
Comme tu l’as compris, le Start & Stop est utilisé par les constructeurs pour gagner un peu de CO2 lors de l’homologation. Ceci dit, le gain est vraiment minime, mais pour le parcours réalisé dans le cadre de l’homologation NEDC, les gains étaient assez conséquents. Suffisamment pour qu’on en trouve partout. Ce système s’est démocratisé à la fin des années 2000, mais était clairement perfectible. Certains modèlent étaient chiants à conduire du fait d’un Start & Stop peu efficient.
Les premières itérations étant faites à la va-vite pour gruger les normes antipollution; elles usaient prématurément certains organes du moteur. Au final, c’était des sources de coûts et problèmes pour rien. Aujourd’hui avec les micro-hybridations voire full hybrides c’est bien plus abouti, donc plus aucun risque niveau fiabilité. Mais ça reste un gadget.
Honnêtement sur une voiture manuelle, le Start & Stop ne pose aucun problème. Le vrai problème c’est sur les automatiques. Sur certains modèles allemandes avec la boite DSG7, le Start & Stop coupe le moteur à chaque arrêt. Il peut donc se couper lorsque le conducteur arrive à un panneau Stop ou « cédez le passage ». Or, si tu as besoin de passer rapidement, tu te retrouves coincé. Il y aura par exemple un temps de latence entre le moment où tu comptes accélérer et lorsque la voiture a redémarré.
Le Start & Stop, pas trop maitrisé au début des années 2010
Sur des Start & Stop d’avant, ce système coupe le moteur à l’arrêt mais également la lubrification du turbo. Ainsi, les casses de turbos peuvent être fréquent sur ce type de modèles. Sur certains modèles comme la Renault Clio IV dCi de 90 chevaux, la voiture mettait du temps à redémarrer et embrayer. Ajoute à cela les vibrations du diesel lors des redémarrages, pas des plus plaisant.
Sur d’autres modèles, le moteur peut se couper à peine une seconde après immobilisation. Cela peut donc se produire aux abords d’un rond point, et également lors des embouteillages. Pire encore, le Start & Stop peut agir, sur une boite auto, pendant une manœuvre le faible, temps à l’arrêt, pour passer la marche arrière…
Sur les véhicules PSA de début 2010 (DS3, Peugeot 208…), le Start & Stop pouvait être évité si tu restais débrayé. Pour les véhicules équipées d’une boite manuelle bien sûr. Quoi qu’il en soit, le Start & Stop est un système assez encombrant. Heureusement, cela concerne des modèles qui vont jusqu’à 2015. Au pire des cas, la phase 2 d’un modèle peut avoir connu un Start & Stop amélioré. Il est vrai que les constructeurs le mettaient en avant, en parlant d’économie de carburant. Or, les fameuses économies étaient maigres en comparaison des soucis qu’elles peuvent entraîner, au niveau de l’anticipation.