La seconde génération du Peugeot 2008 ne ressemble en rien à la première qui était commercialisé depuis 2013. Se voulant être une version crossover de la Peugeot 208, le 2008 était sorti en catimini après la présentation du Urban Crossover Concept en 2012. Son objectif était à la fois de pénétrer dans le segment dit des SUV urbains, suite au succès du Nissan Juke. Elle devait également prendre la suite de la Peugeot 207 SW qui n’allait pas être reconduite, Peugeot ne croyant plus aux citadines breaks. La première génération s’en sort même si elle a des allures de monospace plus de crossover. Cela sera corrigé avec la seconde phase, même si on est loin encore de ce qui nous attend pour la seconde génération.
Car Peugeot a compris que son 2008 n’attire que des clients boomers. Le design qui fait très dépassé, les moteurs qui ne sont pas folichons, bref la voiture n’est pas attirante. Ceci au point qu’en 2018, on pouvait se procurer un 2008 d’occasion datant de 2013 pour moins de 6000€. Ceci tellement personne n’en voulait, le design était vraiment non attractif. En clair, la voiture fait vieille. C’est d’ailleurs un peu le même problème chez Renault avec sa Captur. Les constructeurs français n’arrivent pas à proposer des crossovers beaux.
Une première génération pas assez « sexy »
On se retrouve avec le même problème que les monospaces, dont aucun était joli. Mais ici, c’était la structure le problème. Pour ce qui est des crossovers, c’est tout simplement parce que le design lisse qui passe sur les citadines ne prend clairement pas sur les crossovers. Ceci dit, le Peugeot 2008 se vendait très bien. On avait en moyenne entre 50 000 et 70 000 exemplaires vendues chaque année. Autant dire que Peugeot s’en est bien sorti. Maintenant, avec les crossovers qui étaient sortis entre temps, elle ne pouvait pas proposer une seconde génération aussi lisse que la première. Puis, Peugeot commençait a adopter un nouveau style plus incisif, à commencer par la 508 sorti en 2018.
Les Peugeot 208 et 2008 sortent en même temps, quasiment. Le second adopte un style clairement plus agressif que la première génération. Ceci est aidé par la carrosserie, qui possède beaucoup de coup de lame, ce qui donne un effet cubique à la voiture. Et surtout, cela accentue l’agressivité. On a parfois l’impression que Peugeot se sont inspirés de la Lamborghini Urus. Est-ce le cas ? On ne le saura jamais.
En tout cas, la seconde génération suit cette mode de proposer des véhicules plus agressifs que jamais. Pourtant, la citadine renouvelé au même moment n’adopte pas cette même stratégie. Elle est plus lisse que le crossover. Résultat, lors de sa première année de commercialisation, le Peugeot 2008 II se vend déjà à 66 000 exemplaires sur l’année 2020, contre 28 000 exemplaires pour la 1ère génération, en 2013. Elle se classe troisième meilleure vente en 2020.
La technologie nouvelle aide beaucoup
Le succès ne s’explique pas uniquement par le design. Le Peugeot 2008 repose sur la même plateforme que la 208, soit la CMP. Celle-ci lui permet un empattement plus long, mais aussi de proposer une version électrique. Techniquement parlant, le 2008 propose une instrumentalisation numérique en 3D, comme sa petite sœur. Ceci en plus des dernières aides à la conduite. A vrai dire, comme le 2008 prend en gabarit, elle se rapproche du 3008. Et j’imagine que ceux qui voulaient une version plus aboutie du Peugeot 3008 et qui ne pouvaient pas attendre se sont rabattues sur le 2008. D’ailleurs, au sein même de Peugeot, les vendeurs précisaient que les clients qui venaient d’une fin de location du 3008 prenaient le 2008. Pareil pour ceux qui voulaient tout simplement changer de voiture.
Le Peugeot 2008 possède un style clairement plus racé, ce qui est accentué par ses finitions GT Line. Maintenant, le bat blesse quant on sait que la puissance maximale est de 155 chevaux en essence, et encore, avec le 1.2 Puretech. En plus de ne pas être un exemple de fiabilité, ce moteur possède une petite cylindrée. Ainsi, il faut atteindre les 5 500 tours minute pour atteindre la puissance annoncée. Ainsi, en dépit de sa petite cylindrée, la consommation sera gargantuesque.
Peugeot a surtout compris que sa clientèle veut un véhicule d’image plus que de performances. Désormais, ce qui compte, c’est l’apparence. Plus le véhicule est agressif, mieux c’est. Peu importe si la cylindrée n’atteint pas la taille d’une bouteille de Coca Cola. La voiture en jette, elle fait « méchante » et c’est ce qui compte. Les packs GT Line sont celles qui se vendent le plus après tout, et ce n’est pas pour rien.
Peugeot va-t-il s’auto-concurrencer ?
Quoi qu’il en soit, on en croise vraiment à chaque coin de rue. C’est à se demander si, à terme, le Peugeot 2008 ne se vendra pas plus que la citadine ? L’autre question que l’on peut se poser, c’est qu’étant donné que la troisième génération du Peugeot 3008 sortira en 2023, est-ce que le Peugeot 2008 va à son tour subir la concurrence interne ? Surtout que le 3008 III attendu devrait redistribuer les cartes ! Sans parler de la sortie d’une éventuelle Peugeot 4008, qui serait une version surélevée de la 308 III et qui sera un SUV coupé.
Avec toutes ces sorties, Peugeot ne risque pas de diviser les ventes de chacun de ses SUV plutôt de parvenir à attirer une autre clientèle ? A voir avec le temps, mais cette stratégie de multiplier les SUV peut fonctionner pour le lion. Maintenant, il se peut que la clientèle actuelle de Peugeot intervertit de véhicule sur pattes systématiquement. Ce qui permettra une rentrée d’argent pour le lion, c’est sur…