On avait parlé, il y a quelques semaines de cela, du Cupra Leon. Un modèle tout simplement dérivé de la compacte de Seat. Jusqu’alors, Cupra ne faisait que reprendre des modèles existants chez son voisin espagnol. Il n’y avait pas, jusque-là, de modèle propre au constructeur. Cela est donc amené à changer, avec l’apparition du Cupra Formentor. Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance. Si, au départ, le SUV coupé était conçu comme étant uniquement badgé Cupra, Volkswagen songait à la proposer chez Seat également. Finalement, le retour aux sources aura bien lieu, le Formentor ne s’appliquera que pour Cupra.
Je parle de SUV, mais à première vue, on a l’impression d’avoir affaire à un Crossover. C’est-à-dire qu’on a une sorte de compacte, mais qui n’est pas aussi haut que les SUV. Ici, le cas du Formentor est intéressant, car Cupra a pu se lâcher sur ce modèle. On verra cependant qu’elle n’a pas pu le faire entièrement, mais le principal est là.
L’extérieur, globalement agressif

On voit que le style de la voiture reprend celui de Seat, mais il n’en reste pas moins qu’elle possède un côté plus agressif, rendu possible grâce au travail réalisé sur la carrosserie.
Reste que dans l’ensemble, on a beaucoup d’éléments que l’on retrouve habituellement chez Seat, et ça commence par la calandre. C’est tout simplement la même que celle de la nouvelle Leon. De même, l’arrière prend les mêmes codes que les arrières récents de Seat. On a donc le fameux bandeau lumineux rouge qui se prolonge afin de réunir les feux stop, et tout simplement, la signature lumineuse à l’avant qui est celle de Seat.
A la limite, Cupra gagnerait à avoir sa propre signature lumineuse. Chose possible quand on sait que le groupe VAG, Audi le premier, maîtrise les signatures de Feux LEDs. Surtout, Seat a été le second constructeur, dont le 1er généraliste, à proposer des Feux 100% LED, en 2012. Ainsi, il était largement possible de proposer des formes de feux LED différents pour la Cupra, qui une forme similaire qui qui fasse référence au logo, par exemple. Ce n’est pas le cas, malheureusement.
Une belle vue de profil

En la regardant de côté, hormis le travail sur la carrosserie, on constate qu’au niveau esthétique, on a une voiture qui donne l’impression de s’élancer jusqu’à l’arrière. Ceci est aidé par une garde du toit pas trop élevé.
Heureusement, Cupra se rattrape sur d’autres points. On a là une voiture extrêmement agressive dans le travail de la carrosserie. C’est simple, il y a beaucoup d’angles, de formes directes la plupart du temps, qui ajoute une certaine agressivité comme il serait de coutume dans le monde des sportives. Beaucoup d’effet « lame » 3D qui ressort par moment sont repérables au niveau du capot, de l’avant qui est très massif, par ailleurs. Mais aussi à l’arrière, où le travail des angles sur la carrosserie est fortement présent. Comme celui au dessus de la roue arrière, qu’on ne peut pas rater.
Un arrière somme toute classique

On connait déjà cet arrière, qui n’est pas plus agressif que l’avant, d’ailleurs. Le logo, contenu dans un cube, est assez étrange. Pas de pot d’échappement qui sort de l’ordinaire, dommage quand on présente un véhicule sportif.
L’arrière (au niveau du coffre) n’a pas connu beaucoup de retouche, en revanche. Cela dit, l’avant en impose déjà assez. De plus, on retrouve du cuivre au niveau des jantes (selon le choix), et la couleur du modèle, bien que grise, va bien au véhicule puisqu’il a ce côté cuivré. Quelque part, Cupra a trouvé sa voie, en jouant avec l’effet cuivre.
L’intérieur, quelque peu décevant

Pas vraiment d’originalité comparé à ce qu’on a vu chez Seat, si ce n’est l’écran du milieu qui est gigantesque, et les éléments de cuivre plastifié qu’on retrouve par-ci par-là.
C’est en regardant l’intérieur de la Cupra Formentor qu’on constate que, durant un temps, elle aurait pu être une Seat Formentor. En effet, l’intérieur est le même que sur la Seat Leon, à ceci près que l’écran du milieu est plus grand, en comparaison. Mais l’on trouve tout de même les caractéristiques équivalentes à la Cupra Leon, qui elle est dérivée de la Seat du même nom. En soi, on ne va pas s’en plaindre puisque c’est un intérieur de bonne facture, tout de même.
A côté de cela, on constate quelques détails supplémentaires. Par exemple, les réglages du toit ouvrant se fait à l’aide de boutons tactiles… Comme sur la Golf 8. Il me semble que Seat n’a pas le droit à ce traitement de faveur.
Trop de technologie chez Cupra
Tout ou presque se contrôle sur l’écran du milieu. Le volant, quant à lui, est surchargé de boutons, pour l’instrumentalisation numérique. Enfin, comme sur la Cupra Leon, on a quelques éléments cuivrés, notamment autour de la ventilation et vite fait sur le volant… Cela dit, cet élément ne s’impose quasiment pas, tellement sa présence est rare dans l’ensemble. En tout cas, le travail sur les sièges est plaisant, on sent qu’on sera largement confortable dedans. Je demande à tester, mais il se peut qu’effectivement, ça augmente le plaisir de conduire cet engin.
D’ailleurs, est-ce plaisant de conduire une Cupra Formentor ? Encore une fois, n’ayant pas pu tester, je me base sur ce que je peux trouver chez les collègues. Globalement, on n’a pas une sportive pure à proprement parler, même si la puissance annoncée est quand même élevée. On reviendra sur les motorisations plus bas dans l’article, car il y aura une petite surprise à ce niveau.
Pour la faire court, on a la même critique à fournir que sur la Cupra Leon, soit le bruit du moteur qui est volontairement diffusé au long de l’habitable. En effet, on a également une sortie du bruit moteur au niveau inférieur du pare-brise. Ce son résonne donc dans tout l’habitacle, ce qui donne un rendu exagéré en comparaison. Après, cela dépend du mode mis en place. Sur les modes « Sport » et surtout « Cupra », ce bruit sera présent.
Les motorisations…
En début d’article, je vous avais dit que pendant un temps, la Cupra Formentor pourrait également faire partie de la gamme Seat, avant qu’elle puisse en garder l’exclusivité. Quand on voit la gamme des motorisations disponibles, on voit que cette exclusivité a un prix. En l’occurrence, celle de proposer les moteurs qui auraient été présents sur l’hypothétique Seat Formentor.
On a donc, en essence, un moteur de 150 ch en 1.5 TSI, puis des 2.0 TSI qui peuvent délivrer entre 190 et 310 chevaux. On a deux hybrides rechargeables, dont un de 204 chevaux qu’on aurait eu chez Seat, et enfin… Un diesel. Oui, tu as bien lu, un diesel de 150 chevaux sera bien disponible sur la Cupra Formentor.
On voit que Cupra s’est vu obligé de proposer les motorisations les plus basses sur sa Formentor, même un diesel. Autrement, elle aurait été dérivée en Seat. Ceci puisque les objectifs de vente données par Volkswagen, afin que le modèle subsiste, doivent être assez élevés. Et ce qu’il y ait une version Seat ou non.
Des prix compétitifs mais qui suit les motorisations proposées
Autrement, on a bien les 310 chevaux en essence, et les 245 chevaux en hybride rechargeable qu’on aurait trouvé dans tous les cas chez Cupra. Volkswagen impose, par conséquent, les motorisations en dessous de 200 chevaux. Sur un modèle voulu comme sportif, elles sont de trop. Surtout le diesel. Incompréhensible de la part de VAG, qui l’a clairement imposé à Cupra. Quand on est une marque sportive, le diesel ne doit pas faire partie de sa gamme. On voit surtout qu’il y a un objectif de vente minimum à atteindre avec ce modèle, ce qui explique ce choix varié entre 7 motorisations, dont 5 sont de trop.
Il faudra prendre en compte cela quand le prix de départ est affiché à 33 450€. Tu n’auras que la moitié des 310 chevaux dans ce cas de figure. Pour bénéficier de la version à 310 chevaux, il faudra débourser 44 670€, hors options (et il y en a). Ceci sans compter le malus écologique de 10 488€ (13 109 € dès la mi-2021) et le cout de la carte grise. On dépasse les 60 000€ au total ! On est sur le double du prix d’une Cupra de l’époque…
En clair
Encore une fois, ceux qui ont eu des Seat Cupra dans les années 2000 seront déçus de cette nouvelle gamme, puisque les normes européennes ne permettront pas à Cupra de proposer quelque chose de réellement attrayant. Elle peut proposer de grosses puissances, grâce à la banque de moteurs disponibles chez VAG. Elle aurait même le droit au moteur réservé à l’Audi RS3, contrairement à Volkswagen, comme quoi ! En revanche, elle devra faire avec les décisions qui viennent d’en haut.
Ainsi, on laisse l’exclusivité à Cupra d’avoir ce modèle, mais le nombre de vente minimum est imposé. Pour cela, deux choix : Soit laisser Seat bénéficier de la Formentor également, soit laisser l’exclusivité à Cupra mais avec les moteurs qui auraient été proposés sur le Seat Formentor potentiel. Aussi, le fait qu’on ne trouve pas de sortie d’échappement « Akrapovic » sur le Cupra Formentor est étonnant, quand, pourtant, le reste de la gamme en bénéficie. Au final, gardons à l’esprit que les motorisations les plus élevés sont présentes, et que le client peut toujours opter pour l’essence de 310 chevaux. Ce n’est pas plus mal, même si c’est aux prix de 2 Seat Leon Cupra d’occasion de 2017, carte grise incluse.