La Renault Mégane qui est proposée dans sa quatrième génération en France depuis 2016, a été restylé très récemment. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il existe également une version tricorps de la Renault Mégane actuelle. C’est-à-dire que la berline compacte dispose d’un toit fuyant à l’arrière, avec un coffre à hayon. Voici à quoi elle ressemble :
Elle est disponible dans certains pays en Europe (comme au Portugal) mais pas en France, ni même dans les pays limitrophes. Il est cependant possible de la croiser sur nos contrés, du fait de sa disponibilité au sein même du continent. La question que l’on peut se poser, c’est de savoir en l’occurrence pourquoi Renault ne veut pas commercialiser la Mégane tri-corps. Tandis que certains concurrents étrangers vendent bien leurs berlines tri-corps sous cette forme comme on a pu le constater ici.
L’échec de la Renault Fluence
La raison principale se situe tout simplement dans l’essai que Renault a tenté auparavant. En effet, lors de la 3ème génération de la Mégane, une version tricorps de celle-ci, renommé « Fluence » fut vendue durant ce temps. L’échec au niveau des ventes a convaincu Renault que le marché des berlines compactes à hayon ne se situait pas en France… Ni même dans les pays limitrophes, où la Renault Fluence n’a pas brillé tellement non plus.
De plus, cette berline donnait l’impression d’avoir été conçue à la va-vite, ce qui pourrait expliquer en partie son échec. La seule berline qui marchait relativement – et encore, c’était considéré comme un échec ; c’est la Renault Laguna 3 de l’époque. La Renault Lattitude aussi, était un échec cuisant. Quoi qu’il en soit, ce premier argument expliquait d’ors et déjà pourquoi on n’a pas le droit à une « Renault Fluence 2 ». Même sa version électrique fut un bide.
La concurrence des SUV compacts
Evidemment, les SUV commençaient à faire leur apparition aux alentours de 2010, avec Nissan en ce qui concerne les généralistes. Très vite, Renault a connu le succès avec sa Captur, sorti en 2013. Les concurrents n’étaient pas en reste. Si bien qu’au fil des années, les clients habituels préféraient les SUV compactes aux berlines compactes. Alors, une version tri-corps de celle-ci, on peut laisser tomber.
De plus, avec la sortie du Renault Arkana, un SUV coupé qui donne l’impression d’une Talisman surélevée, mais avec la taille d’une Captur ; Renault montre clairement que l’arrivé de la Mégane tricorps, à l’occasion de son restylage, n’est pas prêt d’arriver.
La concurrence interne avec la Renault Talisman

L’intérieur de la Renault Mégane tri-corps est forcément le même que sur la version compacte, mais aussi comme sur la Talisman… Autant proposer cette voiture dès le départ et l’appeler « Talisman », dans une logique de réduction des coûts poussée à l’extrême
La troisième raison est quelque peu logique, sachant que la Renault Talisman, bien qu’elle soit plus longue, est quelque part une sorte de Mégane tricorps rallongé. Il faut dire que Renault avait fait l’erreur d’allouer à la Mégane le même intérieur que celui de la Talisman. C’est à cause de ça, en partie, que les ventes n’ont pas été au beau fixe pour elle. Mais j’ai consacré tout un article à son sujet.
Ainsi, comment t’expliquer qu’avec une Renault Mégane tricorps disponible à partir de 23 990€ environ, la Renault Talisman aurait vu ses ventes davantage fondre ? Dans ce cas de figure, seule la version break aurait eu un intérêt. Cela dit, si Carlos Ghosn voulait aller au bout de sa logique de réduction des coûts, il n’avait qu’à vendre directement cette Mégane Tricorps et la renommer Talisman. Par contre, il n’aurait pas accolé le prix de départ à 32 000€. Mais même si son prix de départ serait de 26 000€, elle aurait mieux marché que la Talisman actuelle, et ceci, avec une réduction des coûts efficace. Mais Renault aurait accepté de ne pas proposer de berline haut de gamme. Ce que, de toute façon, n’est pas la Talisman actuelle si on me demande.
Toutes ces raisons expliquent pourquoi on ne verra jamais de Renault Mégane tricorps chez nous, à moins de passer par un importateur. Mais je te préviens d’avance : Tu ne te feras pas une jolie marge sur le marché de l’occasion, pour autant.