Clap de fin pour l’Alfa Romeo Giulietta, qui aura connu une très longue carrière. En effet, lancé en 2010, ce n’est que le 22 décembre que l’arrêt de la production a eu lieu. Initialement prévue pour début janvier, la compacte prendra sa retraite quelques jours avant. On va ainsi revenir sur un modèle qui n’a pas beaucoup marché au fil des années.
Un semi-échec pour la compacte
En effet, l’Alfa Romeo Giulietta est présenté au Salon de Genève en 2009. Puis, elle était disponible à la commande dès 2010. Sa particularité, c’est son design. Alfa Romeo a réussi à faire quelque chose avec la Giulietta que je trouve incroyable. Son style extérieur est toujours d’actualité en 2020 ! La seule autre voiture a avoir réussi cette prouesse, à mon sens, c’est la DS3 qui, malgré sa sortie en 2009, est toujours d’actualité. C’est encore plus frappant pour la Giulietta, qui aurait pu avoir une seconde génération en 2016 avec le même design extérieur. A la limite avec les phares de la Giulia, la même plateforme,
Quand on va plus loin dans la recherche, on comprend mieux pourquoi cette compacte n’a pas marché autant que prévu. Comme tu dois certainement le savoir, la fiabilité chez Alfa Romeo, c’est à géométrie variable. Il se trouve que la Giulietta en a fait les frais. Effectivement, il n’est pas rare d’avoir des problèmes électroniques, de finition, de volant moteur, d’embrayage ou encore de pompe à huile sur les premiers exemplaires, notamment. Pour une voiture qui n’a pas encore 3 ans, c’est déjà de trop.
L’autre raison, c’est les moteurs disponibles corrélées au prix. Alfa Romeo proposait des moteurs de 120 chevaux (même 105) pour plus de 24 000€. Effectivement, un problème se posait. Surtout que, comme dit plus haut, la compacte a eu une durée de vie de 10 ans. Autant te dire qu’en 2018, il aurait été inconcevable de mettre plus de 20 000€ sur une compacte qui était disponible d’occasion à moins de 14 000€, voire même dans les 10 000€ si on parle des exemplaires de 2010. Actuellement, sur Le Bon Coin, j’ai trouvé une Giulietta à près de 4000€ et qui date de 2011. Elle possède un moteur de 105 chevaux et dépasse les 230 000 km, cela dit. C’est pour dire que proposer la même voiture sur une aussi longue période allait forcément la condamner.
De plus, la Giuletta n’a pas proposé une Quadrifolio Verde de ce nom, puisque celle-ci n’avait pas le comportement sportif dont on attend d’une telle finition, ni même un moteur conséquent. Quand on a vu que la Giulia disposait du V6 de 510 chevaux, on peut se demander pourquoi la Giulietta n’a pas eu le droit au moins à 400 chevaux. Au maximum, c’était 240 chevaux.
L’intérieur, une calamité…

Et encore, là j’ai pris le pire exemple avec les sièges tissus qu’on trouve rarement sur les Giulietta, et heureusement
Alfa Romeo s’est tiré une balle avec l’intérieur de la Giulietta. En avoir un de ce calibre en 2010, ça passe encore, même si c’est le bas du panier. Mais passé 2013, puis 2016 etc… L’intérieur de la Giulietta était largement dépassé, et ce ne sont pas les restylages qui l’ont sauvé. Le volant moteur n’était pas joli et faisait vraiment ancien. C’était dommage d’avoir une compacte belle d’extérieur mais laide à l’intérieur. Heureusement que les sièges la sauvent.
Quand on voir l’intérieur de la Giulia sortie en 2015, on pouvait se demander clairement ce qu’Alfa Romeo attendait pour proposer autre chose sur la Giulietta. En fait, on avait un intérieur de Fiat, mais rien de premium. Très vite, la concurrence l’a mangé.
Il manquait vraiment une Giulietta II qui aurait du sortir dès 2016 pour faire concurrence aux autres compactes. Parce que certains disent que la concurrence des SUV explique la baisse des ventes de la Giulietta. Les vraies raisons vont plus loin que ça. Le non renouvellement de la berline compacte est la première raison, suivi de la fiabilité des premières moutures. Depuis le restylage de 2016, la fiabilité allait mieux mais le mal était fait. La finition n’était pas extraordinaire non plus.
Le manque de technologie (même si personnellement je ne suis pas forcément avide des aides à la conduite etc…) lui a fait du mal. D’ailleurs, ce manque d’aides à la conduite était tel que l’Euro NCAP lui a attribué une note de 3/5 étoiles, alors qu’elle avait 5 étoiles à sa sortie. Les critères de notation ont évolué, mais pas la compacte d’Alfa Romeo.
Ce qu’Alfa Romeo aurait du faire
Le problème d’Alfa Romeo est tout simplement d’appartenir à Fiat. Je suis cash mais sur le coup, je n’ai pas tort. Quand Fiat met 30 ans à renouveler un modèle, c’est pas grave car ce n’est pas cher de toute manière. Même chose quand la qualité de finition d’une Tipo n’est pas des plus extraordinaires (et encore, j’ai pu voir une Tipo en action et elle faisait bien son travail. La finition me paraissait correcte quand même, du peu que j’ai vu). A partir du moment où on trouve la même façon de procéder chez Alfa Romeo, le problème se pose et ce, grandement.
Quand on veut être une marque positionné dans le premium, il faut une bonne qualité de finition, de bons moteurs (pourquoi le Busso est rangé dans le placard depuis plus de 10 ans, par exemple ?) et de l’avance technologique. Crois-moi qu’une Giulietta avec un intérieur de Giulia (enfin s’en inspirer, sinon on aura le problème suivant) et les dernières aides à la conduite, le moteur Busso sur la version QV, de moteurs puissants, du 100% LED et une très bonne fiabilité et même Mercedes aurait peur de cette concurrence italienne. Or, ce n’est pas le cas, car il n’y a pas eu de seconde génération qui aurait proposé tout cela.
Le prix peut piquer en fin de carrière
Ajoutons enfin à cela que lorsque sur le Bon Coin, tu peux avoir une Giulietta de 2016 à 15 000€, inutile d’en commander une à 26 000€. Même Alfa Romeo était au courant, puisqu’il proposait des ristournes de 7000€ parfois sur l’achat d’une Giulietta. Cela ramenait le prix de base à 19 990€ donc bon, au moins tu pouvais te dire qu’à 4 000€ près autant en prendre une neuve.
Je ne crache pas sur la Giulietta car j’adorais vraiment l’extérieur de la voiture. Elle aurait pu faire partie des meilleurs compactes si Alfa Romeo y avait donné du sien. Je te dis ça, car autant la Mito je m’en fous qu’elle soit à l’arrêt, même s’il y aurait eu un public pour une éventuelle seconde génération, autant la Giulietta, je trouve ça dommage qu’elle nous quitte. Cela dit, elle est là depuis 10 ans déjà et aucun remplaçant directe n’est prévu…
La suite
Par la suite, on parle d’un remplacement indirecte avec le lancement du crossover Tonale, qui prendrait la relève. Sachant que la Stelvio est un grand SUV. La Tonale utlisera la plateforme CMF du groupe PSA, puisque la fusion est officiellement acté. A mon avis, il y aura quand même une future Giulietta sur base de 308, ainsi qu’une Mito ou autre nom sur base de 208. C’est sûr que ça ne fait pas rêver.
Il faudra voir ce que donnera la future Opel Astra, qui sera basé sur la plateforme EMP2, pour avoir une idée de ce que donnerait une éventuelle Giulietta sous PSA. Dans ce cas, elle n’aura clairement pas de moteur Busso ou même les moteurs de la partie Fiat. Je n’imagine vraiment pas d’Alfa Romeo avec un moteur Puretech, même si je crois comprendre que seuls les motorisations électriques seront partagés.