La nouvelle génération à venir de la Mercedes Classe C a été présentée hier. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle sait faire hommage à ses collègues. En effet, la nouvelle Classe C reprend les codes esthétiques de la Classe A d’extérieur (l’avant, tout du moins) tandis que l’intérieur reprend la planche de bord de la nouvelle Classe S. Le modèle sera donc un des rares de la gamme de Mercedes à ne pas connaître la longue dalle numérique. Le coffre est le même également.
Mercedes n’a pas pris trop de risque à modifier l’extérieur de la Classe C, du fait qu’il s’agisse du modèle le plus vendu en Europe. Perdre ce titre serait dommage. Ainsi, la marque s’est appliqué à lui ajouter de la plus value par rapport à la génération précédente.
Dommage, et une fois n’est pas coutume, ce ne sera pas le cas des moteurs qui vont connaître un bond en arrière. Chose que je ne comprends pas. La Classe C est également vendu en Amérique du Nord. Là bas, ils pourraient continuer à vendre des V8. Il faut savoir que la nouvelle architecture de la berline ne permet plus de recevoir de V8. A la place, le constructeur misera sur des 4 cylindres. S’il faut y ajouter un excès de puissance, ce sera grâce à l’hybridation. Pas grave, Lexus repropose des V8 sur sa IS, outre-mer.
Beaucoup d’électrique dans cette génération

Le second restylage de la Classe C a tellement renouvelé la voiture, que la nouvelle génération ne peut pas faire de bond en avant remarquablement supplémentaire, comme la Classe A en 2018.
On retrouvera donc un quatre cylindres dans toute la gamme, agrémenté d’une hybridation minime ou rechargeable. Egalement, tous les modèles de la gamme auront une boite automatique et c’est comme ça. Probablement que l’implantation de l’écran du milieu ne permet pas d’y apposer une boite manuelle. On aura donc des essences allant de 170 à 204 voire 258 chevaux, des diesels allant de 163 à 200 voire 265 chevaux. Là il s’agit de l’offre de base, sachant que ces moteurs seront micro-hybridés. 20 chevaux supplémentaires permettront des accélérations un petit peu plus franches qu’à l’accoutumé. Ceci dit, on n’est pas à 20 chevaux près.
Chose étonnante, c’est que l’hybride rechargeable permettant de parcourir 100 km en full électrique sera déjà sur la Classe C ! Une erreur à mon sens, car la Classe S perd déjà l’exclusivité. Ceci dit, on imagine bien que ce moteur sera coûteux tout de même. Il n’empêche que c’est rare qu’un constructeur propose une hybridation rechargeable avec une aussi grosse autonomie en full électrique.
Acheter cette Classe C reviendrait limite à acheter une électrique pour la semaine ! Cela pourrait être l’argument des vendeurs de Mercedes. (Même si pas besoin de vendeurs chez Mercedes, même avec une concession vide ils vendraient leurs véhicules !) « D’accord, elle coûte 70 000€, mais c’est comme si vous achetez deux voitures : Une électrique à 40 000€ et une thermique à 30 000€ ! »
L’effet « mini Classe S » continue
Avec la Classe C, on a vraiment l’impression qu’il semblerait inutile de payer pour la Classe S, puisque pour deux fois moins cher, elle propose à peu près les mêmes options. Tout commence par l’intérieur, qui reprend à l’exactitude près la planche de bord de la limousine. Enfin, une version eco+. En effet, on a bien l’écran derrière le volant qui semble faire la même taille, ainsi que l’écran du milieu qui semble flottant.
Mais là où chez la Classe S, cet écran donnait vraiment l’impression de flotter, avec l’arrière du bas du tableau de bord qui continue sa vie, sur la Classe C, les bords inférieurs vont des extrémités du tableau de bord à la console centrale. De même, si sur la Classe S on avait le tableau de bord qui continuait sur les portes de l’avant, sur la Classe C on a une jonction nette. Et ce à tel point que les portes donnent l’impression de provenir d’un autre modèle.
Globalement, on a le même intérieur mais on voit tout de même que les matériaux ne sont pas les mêmes (semblerait-il qu’il y ait beaucoup de matière laquée) et, forcément, on s’y sent plus serré que sur la Classe S. Disons que c’est une voiture à taille humaine.
Egalement le nouveau volant de la Mercedes Classe S n’est pas repris sur la Classe C, qui possède 10 000 branches, on ne sait pas pour quelle raison. Pour résumer, même si l’intérieur provient d’une catégorie supérieure, elle sait rester à sa place sur la Mercedes Classe C.
L’extérieur rapidement

Mais ce coffre…
En effet, on a une Classe S au niveau de l’arrière (le coffre, les feux qui traversent pour moitié ce coffre) et l’avant d’une Classe A bien qu’avec les mêmes feux que la Classe S. Le coffre, d’ailleurs, est très bien dessiné et assoit ce côté masculin et sportif que nous présente la Classe C. Par moment, on dirait que le modèle a été surtout développé pour la version C63 AMG à sortir, un peu comme il est de même concernant, dans un autre registre, la dernière Audi A3.
Ceci dit, on constate qu’il n’y a pas de travail abusé sur la carrosserie. Il y a ce qu’il faut, de généralement tendance chez les constructeurs (quelques coups de lame sur le coffre, un effet 3D vite fait sur les côtés) mais ce qui change réellement, c’est le coffre que je trouve vraiment réussi. Je sais que je reviens là-dessus, mais moi qui trouvait que les coffres n’étaient pas le fort de Mercedes (cela restait mon avis) le devient récemment.
Au niveau technique (rapidement)
Technologiquement parlant, on parle de suspensions actives, d’éléments reprise de la Classe S comme le Digital Light. Ce sont des phares qui projettent des informations au sol. Par exemple, le logo AMG en gros plan sur la route des symboles d’alerte à l’approche d’un passage piéton ou des lignes de guidage.
On a également la seconde génération du système multimédia MBUX, avec la fameuse « Hey Mercedes ». A défaut d’avoir une copine, tu auras une assistante vocale. Tu pourras lui demander la météo du jour. Tu pourras également baisser le chauffage à distance (alors que le faire à même la voiture marche déjà assez bien comme ça) et ce système sera mis à jour régulièrement. Comprendre pendant les 3 ans de LOA, en tout cas. La Mercedes Classe C ne reprend pas tout de sa sœur, comme les poignées escamotables. Ici, elles sont… classiques.
Mercedes Classe C : Extension du public de la Classe A
Ce côté sportif qui, certes n’ira pas avec des moteurs tout de même de 160 chevaux minimum; est bien réalisée à mon sens. Certains trouvent que ça fait « daron de 60 ans pressé » mais en même temps, ce sont les seuls qui peuvent se payer une « merco » à ce prix. Eux et quelques youtubeurs cassos qui ont tendance à confirmer l’image douteuse que Mercedes a séduit ces derniers temps.
Je pense notamment à un « youtubeur », un peu gros, qui avait fait une vidéo où il avait acheté une CLA cash, qui sort des répliques comme « seuls ceux qui ont une Mercedes savent de quoi il s’agit » ou encore « il va bouger avec sa Seat de pauvre« . Une clientèle de qualité comme tu peux le voir. Evidemment, à chaque fois qu’une personne veut prouver qu’il a réussi, il doit prendre une Mercedes. Et c’est là le gros problème de la marque. Qui, à force de miser sur cette clientèle jeune, est devenue un peu la marque allemande au penchant vulgaire, et qui quelque part, se trouve coincée dans son rôle.
Après, je ne te cache pas que j’adore Mercedes mais que malheureusement, l’image qu’ils ont est quelque peu problématique. C’est d’ailleurs une des raisons qui me font longuement hésiter à acheter une A45 AMG, par exemple. Ou même la C63 AMG que j’aime davantage. Quelque part, je joue dans le rôle opposé, mais bon.
La conclusion
En attendant, cette Classe C est réussi, mais on sait d’ors et déjà qui va se forcer à prendre une LOA à 900€ par mois pour la conduire d’entrée. En effet, on sait que le public récent de la Classe A a tendance à penser, pour le prochain achat, à la Classe C. Mercedes réussit cette stratégie. Elle a conçu cette nouvelle génération en pensant à la conversion du public de la Classe A actuelle vers celle de la Classe C.
Certes, ce sera toujours des personnes de la quarantaine et plus qui l’achèteront en neuf. Ceci dit, Mercedes pense aussi à l’avenir. Le constructeur a tendance à récupérer la plupart des fins de location, afin de les louer ou vendre à la seconde main. Ces derniers sont souvent issues de la nouvelle génération bling bling… Entre autres tout de même !
En tout cas, c’est une voiture bien pensée au niveau esthétique comme technologique, mais aussi niveau marketing. Et comme il en était de même avec les moteurs Renault, tout le monde n’en aura rien à faire qu’il y ait des quatre cylindres. Acheter un V8 en France, d’accord les adorateurs de Safrane te diront « Ah, cool, un V8 ! », quand tu présentera ta voiture. Puis ?